Gratte-Ciel : une vocation sociale à pérenniser

Depuis 1931, la Société villeurbannaise d’urbanisme assure la gestion des logements et des activités commerciales des Gratte-Ciel, se faisant garante des ambitions du quartier. Elle est liée à la Ville par un bail emphytéotique qui va arriver à expiration en 2030, offrant l’opportunité de faire évoluer son cadre juridique pour pérenniser l’appartenance des Gratte-Ciel au patrimoine municipal, sécuriser la vocation sociale des logements et assurer la maîtrise des rez-de-chaussée commerciaux.
Vue de Gratte-Ciel nord pour illustration

Vue de Gratte-Ciel nord pour illustration

Lors du conseil municipal du 20 février, les élus ont abordé la question de l’évolution de la Société villeurbannaise d’urbanisme (SVU) alors que le bail emphytéotique* qui lie la société à la Ville doit expirer en septembre 2030, sans renouvellement possible. Jonathan Bocquet, adjoint à la transition démocratique, aux finances et aux travaux, a rappelé l’importance patrimoniale et politique de cette société historique.

Un outil historique

La Société villeurbannaise d’urbanisme a été créée en 1931 pour accompagner la construction des Gratte-Ciel et l’ambition du maire de l’époque, Lazare Goujon. Le nouveau quartier devait en effet permettre d’affirmer l’identité villeurbannaise dans l’agglomération lyonnaise, de créer un véritable centre-ville villeurbannais, de répondre à la crise du logement et de permettre aux ouvriers d’avoir accès à un logement décent et confortable, le tout dans un style art-déco “résolument ancré dans son époque”. 

Pour assurer la création de cet ensemble, la municipalité avait alors imaginé une structure d’économie mixte, la SVU, associant la Ville et des entreprises du territoire. 

Désormais, la SVU, dont la Ville est actionnaire majoritaire à hauteur de 70,77 %, est chargée de l’étude, de l’acquisition, de la restauration, de l’aménagement et de la gestion d’immeubles à usage d’habitation, de bureaux, de commerces ou d’équipements divers. Elle gère 1 332 logements, près de 25 000 m² de surfaces commerciales et porte notamment le projet de revitalisation du cours Tolstoï et le volet commercial de l'extension en cours des Gratte-Ciel de l’autre côté du cours Émile-Zola.

Diversification et pérennisation

Le bail qui lie la Ville à la SVU arrivera à son terme en septembre 2030, aussi, pour garantir la pérennité de cet outil au service du développement de Villeurbanne, le conseil municipal envisage un transfert de propriété des Gratte-Ciel à la SVU, qui resterait sous gouvernance de la Ville. Pour Jonathan Bocquet comme pour le conseil municipal, l’objectif est “d’être fidèles à l’histoire de la Ville”, de maintenir de façon pérenne les Gratte-Ciel dans le patrimoine municipal, d’affirmer leur vocation sociale et de créer une véritable foncière économique pour développer de nouveaux projets urbains.

Ces nouvelles écritures permettraient ainsi de consolider le modèle de la SVU en tant que véritable outil au service du territoire villeurbannais ; à ce titre, Cédric Van Styvendael, maire de Villeurbanne, a rappelé que “la gouvernance de la SVU n’est pas un sujet d’inquiétude puisque les parts de la Ville dans la société resteront au dessus de 70 %”. Et Jonathan Bocquet de conclure : “On partage tous le même attachement à ce patrimoine et les mêmes points de vigilance, que nous évoquerons avec les habitants”. Des études approfondies sur les tenants et aboutissants de l’expiration du bail continuent à être menées et un calendrier d’évolution du cadre juridique de la SVU sera établi prochainement.

* bail emphytéotique : bail immobilier de très longue durée, 99 ans maximum.

 

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