Arts numériques : des seniors font bouger l'art

26 juin 2023

Les habitants et habitantes de la résidence seniors Marx-Dormoy ont participé au projet d'art numérique "Donne vie à l'univers de Villeurbanne" porté par la compagnie Prose Event. La fresque interactive, co-créée avec des élèves villeurbannais, sera exposée du 26 au 28 juin au collège Gilbert Chabroux.

Donne vie à l'univers de Villeurbanne projet résidence Marx Dormoy

^{Les résidentes de Marx Dormoy créent une fresque interactive}

Cinq femmes étaient présentes, mercredi 21 juin, pour la sixième séance de l'atelier Donne vie à l'univers de Villeurbanne : Odette, 94 ans, Vilma, 93 ans, Claudine, 75 ans, et Anne, qui n'est plus certaine de son âge. Elles participent à un projet d'art numérique porté par la compagnie lyonnaise Prose Event. "D'habitude, on est un peu plus nombreux, glisse Claudine. Cela arrive que certains oublient." Comme Marie-Thérèse, 79 ans, qui finit par rejoindre la troupe. Toutes habitent depuis plusieurs années la résidence seniors Marx-Dormoy, située route de Genas. L'atelier fait partie des nombreuses activités proposées aux 55 résidents.

"Quand les gens voient qu'il s'agit de chorégraphie, ils prennent peur. Alors que c'est utile : on fait un peu de gym et on travaille la mémoire, ce qui n'est pas un luxe. La résidence propose beaucoup d'activités – piscine, cinéma, repas - et je participe à tout. J'ai choisi ce type d'habitat et ça a changé ma vie sociale : on expérimente la vie en groupe, ce qui n'est pas toujours facile, mais on peut aussi rester chez nous si on le souhaite. On est complètement autonomes." Claudine Leroux, résidente à Marx Dormoy depuis 2 ans

Un projet intergénérationnel

L'objectif : créer une fresque animée. Pour cela, les artistes Corentin Asproni et Nathan Belfer de Prose Event ont d'abord travaillé auprès de collégiens et de cinq classes de maternelle à Villeurbanne. Pour donner vie aux dessins réalisés par les élèves, les seniors ont imaginé des mouvements, ensuite appris par un logiciel d'animation d'images digitales.

Aidées par Emma Terneau, la chorégraphe, elles testent la reconnaissance de ces mouvements par la machine : en décrivant des cercles avec ses bras, Marie-Thérèse fait apparaître un dessin de "métrobulle", qui se déplace sur l'œuvre projetée au mur. En tout, presque 100 personnes ont contribué à la fresque. Toutes se rencontreront enfin à la restitution du 26 au 28 juin au collège Chabroux, à Grandclément, ouverte au public les après-midis.

"Formée aux Beaux Arts de Nice, j'ai rejoint le projet en cours grâce à une annonce proposée par l'AADN (association dédiée aux arts et aux cultures numériques, installée au Pôle Pixel, ndlr). C'est la première fois que je travaille avec un public senior et je trouve ça génial : les participantes proposent spontanément des mouvements, je les trouve très inspirées et dynamiques. L'atelier leur donne de la mobilité et favorise l'interaction entre les résidents." Emma Terneau, chorégraphe