Du haut de ses 105 printemps, Odette Varvier, tout sourire, chante la vie et encourage les gens à aimer : “C’est une personne qui aime la vie, elle a une force de caractère incroyable, elle s’intéresse à tout”, confie Marie Félin, proche amie d’Odette depuis 25 ans. Née en Algérie, elle habite rue Paul-Verlaine depuis 1997.  Pour cet anniversaire, la doyenne de la ville a été invitée par le maire, Cédric Van Styvendael, à souffler ses bougies à l’hôtel de Ville, entourée de sa fille, Louise Rimet, de ses petits-enfants, arrières-petits-enfants et arrières-arrières-petits enfants !

^{Pendant la fête , Odette, mezzo-soprano, a même donné de la voix pour chanter Le moulin des amours}

Odette Varvier, pouvez-vous nous raconter comment vous êtes arrivée à Villeurbanne ?

J’ai vécu plusieurs années à Casablanca avec mon époux puis on s’est installés à Lyon en 1963. À l’époque je me souviens, tout était noir de suie ! Nous étions artisans bijoutiers, mais nous n’avons pas pu ouvrir notre bijouterie à notre arrivée, alors nous avons repris un bazar, à la Guillotière, où je confectionnais des vêtements pour enfants. Au bout de quelque temps, nous avons acheté et rénové une maison de campagne au sud de Vienne. C’est à la mort de mon mari que je suis revenue m’installer à Villeurbanne. À ce moment-là, j’allais tout le temps au bord du Rhône pour me baigner !

Qu'est-ce qui vous plaît le plus ici ?

Je me sens bien à Villeurbanne, j’ai des voisins adorables, un petit balcon. J’aime beaucoup la place Lazare-Goujon, j’y vais souvent, c’est pratique parce que c’est en face de chez moi. Pendant des années j’allais à la piscine de Villeurbanne aussi, j’y ai nagé jusqu’à mes 103 ans ! 

Quel est le secret de votre forme ?

Je garde le moral, je vis avec l’espoir et je ne me suis jamais occupée de mon âge. J’étais très sportive, j’ai fait des courses de natation et de bicyclette, je marche toujours, et puis je chante, j’aime chanter ! J’ai fait partie de quatre chorales à Villeurbanne et aujourd’hui je chante encore, la chansonnette ou des airs d’opéra, rue Michel-Servet. À part ça, j'ai toujours eu un bon coup de fourchette, désormais je mange beaucoup de légumes… Mais finalement mon secret c’est d’aimer ! C’est ce que je dis souvent aux jeunes, ce qu’il faut, c’est une vie équilibrée et surtout de l’amour.

Quel regard portez-vous sur le monde aujourd’hui ?

Je crois que le monde, les humains, sont malheureux. Tout le monde change de voiture ou de meubles, tout le temps, mais ce n’est pas ça l’important, ce qui compte c’est de savoir ce qu’on veut vraiment faire de sa vie et de poursuivre ce rêve.

Et vous, que vouliez-vous faire Odette ? 

Je voulais fonder un foyer et j’ai réussi, ma plus grande réussite, c’est ma fille. On avait des petits moyens, mais mon mari et moi on s’aimait, on a été heureux et passionnés. 

Aujourd’hui je trouve que les gens se détournent les uns des autres, surtout depuis quelques années. Pourtant, je crois que la vie c’est le partage, la générosité, et toujours, l’amour.