« Le péril vieux ? », les seniors de la résidence Marx-Dormoy étaient sur scène avec Brut de Fabrique

Proposé dimanche 19 mai dans le cadre du festival Brut de Fabrique, le spectacle « Le péril vieux ? », avec les comédiens amateurs de la résidence Marx-Dormoy, à Villeurbanne, a balayé les a priori sur les seniors.
Sur la scène du CCVA de Villeurbanne.

Sur la scène du CCVA de Villeurbanne.

« Quand t’es vieux, tu te sens mieux, t’es plus heureux,
C’est pas vrai, mais tu y crois, et c’est ton choix ».

Le refrain du spectacle « Le péril vieux ? », proposé dimanche 19 mai dans le cadre du festival Brut de Fabrique par le Théâtre de l’Iris, nous rappelle une chanson de Renaud dans laquelle avoir mal aux dents quand on a cent ans, ça prouve qu’on est vivant. Sur scène, Marilou, Marie-Thérèse et Henri, seniors de la résidence Marx-Dormoy, accompagnés de deux jeunes comédiens, Letizia et Pablo, s’amusent des préjugés sur la vieillesse. On rit, parfois jaune, comme lorsque cette belle-fille essaie d’infantiliser sa belle-mère, ou avec ces enfants qui s’interrogent sur le fait de « placer papa en Ehpad ». On est touchés par la colère d’un des personnages, une femme âgée ignorée et bousculée par des jeunes pressés. Elle rappelle au public qu’elle n’est pas née vieille, qu’elle aussi a été active. Mais qu’aujourd’hui elle a ce après quoi ils courent et qui est précieux : le temps. Et la liberté « de faire ce que je veux, quand je veux ».

Le spectacle s’est nourri de plusieurs ateliers menés en 2023 au sein de la résidence Marx-Dormoy.

Ainsi le spectacle est à la fois drôle, émouvant et grinçant. Sans démagogie : « La vieillesse, la belle affaire », comme le chantent les acteurs. Il s’est nourri des échanges et réflexions issus de plusieurs ateliers menés en 2023 au sein de la résidence Marx-Dormoy et auxquels ont participé au total une vingtaine de résidents et résidentes, interrogeant les représentations de la société sur la vieillesse mais aussi leur propre regard sur le vieillissement. On entend d’ailleurs certains d’entre eux en voix off pendant le spectacle, tenant parfois des propos décoiffants.

Ces propos libres sur des thématiques aussi diverses que la citoyenneté, l’activité physique ou l’amour ont été la matière première dans laquelle ont puisé la metteuse en scène Caroline Boisson et les comédiens pour construire le spectacle. Un spectacle qui, comme le souligne le Théâtre de l’Iris, vient « titiller joyeusement les représentations sur la vieillesse » avec l’alternance de scénettes, chanson, et pseudo conférences scientifiques où le sérieux du départ n’a d’égal que la loufoquerie de la fin.

Sur scène, Marilou, Marie-Thérèse et Henri, nous enseignent que la vieillesse n’est pas un troisième ou un quatrième âge, mais tout simplement un âge de la vie.   
 

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