Un robot villeurbannais dans les couloirs du Médipôle
15 octobre 2024
Le robot Madjo-24 de Meanwhile livre les médicaments dans les services du Médipôle.
Fruit d’une collaboration locale entre le Médipôle et l’entreprise villeurbannaise spécialisée en robotique Meanwhile, le rôle de Madjo-24 est de transporter des médicaments ou du matériel stérilisé à travers tout l’établissement.
Un robot qui prend l'ascenseur
Madjo-24 mesure 1m55 de haut, pour 70 cm de diamètre. Bardé de capteurs et d'algorithmes, il peut calculer et ajuster sa trajectoire en direct, évitant ainsi les obstacles et les passants... Il prend même l'ascenseur tout seul !
"Le robot Madjo-24 part de la pharmacie, au sous-sol, et dessert les unités de soin indiquées, où seules les infirmières habilitées peuvent l’ouvrir pour accéder aux médicaments”, explique Christophe Gagneux, directeur adjoint de l’Hôpital Mutualiste. “Une fois sa tournée terminée, il revient à sa base, à la pharmacie”. Dans les couloirs, Madjo-24 roule entre 3 et 4 km/h, en priorité à droite (sauf en cas d’obstacle ou personne à éviter), et klaxonne aux intersections pour signaler sa présence. Arrivé à bon port, il envoie un signal d’appel aux infirmiers et infirmières autorisés à l’ouvrir.
Ce type de robots autonomes et sécurisés, Meanwhile en a déjà installés 8 autres dans des établissements de santé : “Le premier équipe le CHU de Nantes depuis 2021”, précise Eva Borisov, ingénieure et cheffe de projet dans l’entreprise villeurbannaise. “On travaille en étroite coopération avec les équipes, qui sont formées en amont à l’utilisation du robot, et on reste à l’écoute de tout ce qui peut changer, pour adapter le robot à leurs besoins. Les premiers retours sont très positifs, parce les robots permettent de soulager les soignants des tâches qui n’ont pas de valeur ajoutée”.
Collègue 2.0
“Son rôle est d’aider les soignants et les agents en leur évitant des tâches rébarbatives, mais Madjo-24 ne remplacera jamais une personne”, assure Christophe Gagneux. Les deux coursiers en poste au Médipôle n’assurent en effet pas les mêmes livraisons que le robot. “L’objectif c’est de permettre aux soignants de rester auprès des patients en leur évitant les courses que les coursiers ne peuvent pas réaliser - le week-end par exemple, parce qu’ils sont absents, ou parce qu’ils ont été appelés sur d’autres urgences - et de permettre à ces derniers d’être mobilisés des tâches plus complexes”.
"Madjo" est la contraction de Madjid et José, les prénoms des deux coursiers du Médipôle : un nom choisi en leur honneur, et comme un clin d’œil à la coopération entre les humains et la machine.
Après une phase de paramétrages et de tests, Madjo-24 est désormais prêt à prendre du service : “On est prudents, précise Catherine Galin, directrice adjointe de la partie hôpital privé, on reste pour le moment sur des commandes simples et connues et on va recueillir les retours des agents sur le terrain avant de le faire monter en puissance progressivement”.
> Montant de l’opération : 150 000 euros.