Le rythme des percussions, le rythme des cœurs qui battent à l’unisson. Voilà ce qui fait vibrer Jorge Costagliola, le très attachant directeur de l’Espace Tonkin. C’est pourtant le rythme des bottes qui marqué son adolescence, lorsqu’à 7 ans il doit fuir le Chili et la dictature. Le jeune homme arrive avec sa famille à Saint-Etienne : « L’accueil a été magnifique, chaleureux. J’ai tout de suite senti que je serais bien en France. Si tout le monde pouvait avoir cette capacité de tendre la main, tout irait mieux dans notre monde ».

Parmi ces belles rencontres, un conseiller d’orientation qui le met au défi suivre des cours intensifs de français, puis le recommande à des proviseurs de lycée. Et même s’il a passé l’âge de la scolarité obligatoire, il va ainsi pouvoir reprendre sa scolarité. Il s’installe à Villeurbanne à l’heure d’attaquer une fac de sociologie, qui le mènera jusqu’à un bac+5. Mais c’est la musique qui prend le dessus et il démarre une carrière de percussionniste dans des formations de jazz.

A la veille de Noël 2020, son ami Jean-Claude Ballet lui propose de prendre sa succession à la tête de l’Espace Tonkin. Un peu réticent à l’idée de s’éloigner de la musique, il accepte finalement et ne le regrettera pas : « C’est un super boulot ! » Jorge a depuis placé son action avec comme fil conducteur l’imbrication du social et de la culture. Il a su créer des liens fraternels avec les habitants du quartier qui l’appellent par son prénom.