Villeurbanne interdit la vente de protoxyde d’azote aux mineurs

Début janvier 2025, la ville a pris un arrêté pour limiter l’usage du « proto » et protéger les plus jeunes. Initialement utilisé dans les siphons à chantilly, son usage est détourné pour devenir un euphorisant.
Le Dr Rabiha Giagnorio, addictologue au Médipôle., lors d'une conférence sur le protoxyde d'azote à Villeurbanne.

Le Dr Rabiha Giagnorio, addictologue au Médipôle., lors d'une conférence sur le protoxyde d'azote à Villeurbanne.

Inhalé dans un but récréatif, le protoxyde d’azote, ou « gaz hilarant », inquiète les autorités. Utilisé à l’origine pour recharger le gaz des bombes de chantilly, ce produit est devenu très prisé pour ses effets euphorisants.

La décision de la ville

Pour freiner la diffusion de ce gaz, la ville de Villeurbanne a pris début janvier un arrêté interdisant sa vente aux mineurs ainsi que sa consommation sur la voie publique. Initialement, ce gaz sous forme de bonbonnes se trouve en magasin, surtout pour recharger les siphons à chantilly, et fait aussi l’objet de trafic pour des prix allant de 25 à 200€ selon les contenants.

Cet arrêté a été pris après les signalements du Médipôle où l'on remarque que « depuis 2020, on identifie plus de bonbonnes dans les espaces publics. Les complications neurologiques ont été multipliées par 4 entre 2020 et 2021 dans la région, et atteignent un pic en 2022 », explique le Dr Rabiha Giagnorio, addictologue au Médipôle.

Un gaz pas si hilarant

« Ce sont les effets euphorisants de courte durée – généralement de 2 à 3 minutes – que recherchent les consommateurs, accompagnés de rires incontrôlables et d’une réduction de l’anxiété ou de la douleur par exemple », explique le Dr Rabiha Giagnorio.

Mais, cette consommation comporte des risques importants, surtout lorsqu’elle est répétée. Les patients du Médipôle, « âgés de 13 à 48 ans », s’exposent à « des troubles neurologiques, psychologiques, de l’hypoxie, voire à de l’addiction ». Parmi les risques immédiats, on trouve : asphyxie par manque d’oxygène, perte de connaissance, brûlure par le froid du gaz expulsé, désorientation, vertiges, chutes et accidents (surtout de voiture), en faisant « un vrai enjeu de sensibilisation » pour la médecin.

 

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