À Saint-Étienne, le week-end des 19 et 20 juillet, Prince Folikoe a réalisé « le » saut. Premier essai en finale, ses jambes filent, l’impulsion est bonne. « Je le sens tout de suite en m’élançant ». Résultat : 7,57m, ça correspond à presque 3 étages standards ! 

Record personnel pulvérisé de 35 cm, et une première victoire nationale dans sa catégorie. « J’étais sur un nuage après mon saut ! », se souvient le jeune athlète de l’ASVEL. Parmi les 12 finalistes, il n’arrivait pourtant qu’à la 8^e place du classement national avant la compétition. « J’étais l’outsider. Le favori avait déjà fait les championnats d’Europe ». Et c’est finalement lui qui s’est imposé avec ce saut qui lui ouvre les portes des championnats d’Europe U20, les 9 et 10 août prochains, en Finlande.

Du Tonkin aux Etats-Unis ?

Né au Tonkin, Prince n’a pas tout de suite couru vers l’athlétisme. Il ne s’y met qu’en 2019, à 13 ans. « Ma sœur faisait de l’athlétisme et m’a proposé, comme je faisais du tennis et que je n’aimais pas ça, de me mettre au basket ou à l’athlétisme. On connaît mon choix », sourit-il.

Depuis 2019, il s’entraîne sérieusement, sans relâche. Sprint, saut, renforcement… aujourd’hui, il combine cinq séances hebdomadaires avec ses études en mécanique à Lyon 1 pour devenir ingénieur en conception. Mais une autre idée fait son chemin : partir aux États-Unis en 2026 pour faire des études en management du sport. « Ce serait plus simple d’allier études et sport de haut niveau là-bas », explique-t-il avec son entraîneur.

Un sport d’expertise

Julien Langlet, entraineur du sportif, alerte : « Ce n’est pas un sport où on court simplement et on saute. Ça demande des répétitions, une vraie expertise et beaucoup d’instinct pour faire de vraies performances. Les athlètes pros atteignent 40 km/h au moment de l’impulsion et la distance record est fixée à 8,95m ». 

Entre la vitesse, la technique de course, la coordination, le positionnement des pieds… chaque détail compte et l’engagement total est de mise. Pour continuer à gagner et prendre soin de lui, Prince s’entoure d’une équipe complète de professionnels : coach, kiné, préparateur mental, psy et médecin du sport.

« Je veux laisser une trace »

Pas à pas, saut après saut, son rêve se construit et cette victoire vient confirmer ses ambitions : tenter de devenir professionnel dans ce milieu où ils sont peu nombreux et « laisser une trace ».

« Enfant, mon objectif ultime, c’était d’être plus rapide que Sonic et Flash. Quelque part, je continue à travailler pour atteindre ce rêve ! Aujourd’hui, j’espère que le petit Prince est content de lui », conclut-il dans un sourire.