L'esplanade de l'ENM nommée en mémoire de Samuel Paty

Jeudi 16 octobre, une cérémonie empreinte d'émotion était organisée en hommage à Samuel Paty, enseignant d'histoire-géographie assassiné par un terroriste, il y a cinq ans. L'esplanade de l'École de musique de Villeurbanne a été baptisée à son nom.
La plaque a été dévoilée en présence du maire et de Christophe Capuano, un ami de Samuel Paty.

La plaque a été dévoilée en présence du maire et de Christophe Capuano, un ami de Samuel Paty.

Les participants étaient nombreux, une rose blanche à la main, jeudi 16 octobre en fin d'après-midi devant l'esplanade de l'École nationale de musique (ENM) de Villeurbanne. La Ville organisait une cérémonie en hommage à Samuel Paty, enseignant d'histoire-géographie assassiné par un terroriste le 16 octobre 2020 pour avoir enseigné la liberté d'expression. À cette occasion, Villeurbanne donnait son nom à l'esplanade de l'établissement.

La cérémonie commençait en musique avec l'interprétation "Des hommes pareils" de Francis Cabrel par un chœur et un guitariste, élèves de l'ENM. Le maire de Villeurbanne Cédric van Styvendael dévoilait ensuite la plaque, accompagné de Christophe Capuano, ami de Samuel Paty et président du prix qui porte son nom, et de Nicolas Magnin, inspecteur d'académie.

Après un moment de recueillement, les élèves de l'ENM entonnaient "Aimons-nous amis" de Michèle Bernard.

L'émouvant hommage de Christophe Capuano à son ami

Christophe Capuano prenait ensuite la parole, l'émotion au bord des lèvres. Il souhaitait faire connaître davantage son ami, dont beaucoup ne connaissent le nom que par son assassinat. "La clef pour le comprendre, c'est la place de l'école." L'école comme creuset pour Samuel Paty, qui naît dans une famille de maîtres d'école. Dès ses premières années, "les graines de la curiosité intellectuelle sont semées." Ces graines s'épanouissent ensuite lors de ses études, où "Samuel développe son goût pour la lecture, les nouveaux horizons intellectuels et les débats d'idées". Christophe Capuano rappelait ensuite le passage de Samuel Paty par khâgne et hypokhâgne au lycée Edouard-Herriot de Lyon.

"Mais ce qui lui tient à cœur, c'est enseigner, poursuivait-il. Il s'épanouit complètement lorsqu'il devient professeur. Je me souviens de la fierté avec laquelle Samuel a exercé cette fonction." Passion, droiture, rigueur sont ensuite les termes qu'il employait pour qualifier l'engagement de son ami. "Il maîtrise les enjeux de la laïcité républicaine et sait par sa pédagogie accompagner les élèves pour en faire des citoyens éclairés, formés à l'esprit critique et à la liberté d'expression."

Les participants pouvaient déposer une rose blanche près du portrait de Samuel Paty.

 

Émotion et sidération

Dans leurs discours successifs, Nicolas Magnin puis Cédric Van Styvendael rappelaient "l'émotion" et "la sidération" ressenties à la nouvelle de son assassinat. "Avec l’inauguration de cette esplanade, c’est tout Villeurbanne qui rend hommage à Samuel Paty aujourd’hui, ajoutait-il. C’est un symbole fort que cette esplanade soit située devant une école." Après avoir retracé le parcours de Samuel, le maire de Villeurbanne rappelait les noms des enseignants morts dans l'exercice de leur fonction. Il concluait notamment par ces mots : "Nous continuerons, sur cette esplanade et ailleurs, à honorer la mémoire de Samuel Paty et celle de ses collègues victimes de toutes les formes de violence."

Après une minute de silence, la cérémonie se terminait par le dépôt symbolique des roses dans deux vases apposés à côté du portrait de Samuel Paty et l'interprétation de "One" de U2, l'une des chansons préférées de l'enseignant. Christophe Capuano avait d'ailleurs terminé sa prise de parole en citant celles de cette chanson. "Il n'y a pas de fin à la douleur, c'est ainsi que l'on sait qu'il n'y a pas de fin à l'amour". 

Les élèves de l'ENM ont interprété trois chansons au cours de la cérémonie.

 

A lire aussi