Incivilités : « des actes inadmissibles » pour Cédric Van Styvendael, maire de Villeurbanne

Au début du conseil municipal du vendredi 17 juillet, le maire Cédric Van Styvendael est revenu sur les incivilités qui ont émaillé la période du 14 juillet et qui ont eu tendance à augmenter depuis le début du déconfinement. Il a détaillé sa méthode de travail et ses premières actions pour s'attaquer au problème.
Incivilités : « des actes inadmissibles » pour Cédric Van Styvendael

Cédric Van Styvendael a tenu à s'exprimer en préambule du conseil municipal du 17 juillet sur les « troubles que notre ville a connus les semaines qui viennent de s'écouler ». Le maire de Villeurbanne a souhaité revenir sur « ces actes que l'on peut considérer comme inadmissibles, commis par quelques-uns dans plusieurs quartiers de notre ville, que ce soient des tirs de pétards, de mortiers, y compris des manifestations de violence à l'encontre des forces de l'ordre, tout ceci est parfaitement inacceptable ».

« Au bout de dix jours, il n'y a aucune velléité de ma part à pouvoir dire que nous allons régler cela dans les jours qui viennent, mais je veux au moins noter leur caractère inadmissible », poursuit le maire qui a « une pensée pour l'ensemble des Villeurbannaises et Villeurbannais qui ont été confrontés à ces événements ».

Cédric Van Styvendael a félicité « l'ensemble des forces de l'ordre et de maintien de la sécurité qui assurent la sécurité et la tranquillité publique mais aussi la sécurité des personnes. Je veux féliciter la police municipale, la police nationale et les sapeurs-pompiers pour leur engagement pendant ces dernières heures qui ont été particulièrement pénibles ».

Avec Yann Crombecque, adjoint à  la Sécurité, la prévention de la délinquance, la jeunesse et l'éducation populaire, le maire s'est rendu à plusieurs reprises auprès des agents de la police municipale « pour les assurer de notre soutien en ces moments particuliers et, même si certains sur les réseaux sociaux s’empressent de critiquer le manque d'intervention, je peux vous dire qu’en fonction des moyens dont nous disposons au niveau municipal ou au niveau national, l'ensemble de ces forces ont été mobilisées pour intervenir quand cela était possible », explique Cédric Van Styvendael, qui ne s'était pas exprimé jusqu'alors, ne souhaitant « pas faire de publicité aux auteurs qui semblent considérer parfois tout cela comme un jeu. Les rodomontades des élus sur ces questions de sécurité ne font qu’augmenter la pression sur les forces de l'ordre, qu’elles soient police municipale, police nationale ou sapeurs-pompiers, et je ne souhaite pas inciter quelques-uns à vouloir en découdre parce qu'un élu aurait souhaité essayer de se mettre dans une posture de "cow-boy", ce n'est pas ma manière de fonctionner ».

« Une ville ne se gère pas sur Twitter »

Le maire, qui préfère « communiquer sur nos actions, sur nos décisions, plutôt que sur les émotions », estime « qu'une ville ne se gère pas sur Twitter mais avec les acteurs, les forces de l'ordre, les acteurs associatifs ». C'est pour cela qu'il commencé, avec Yann Crombecque et avec les services, à les rencontrer : « Nous avons échangé avec la commissaire divisionnaire, Mme Laroche, qui s'occupe de la division Est pour notre agglomération, et le commissaire Jourdan qui s'occupe particulièrement de Villeurbanne. Nous avons rencontré la police municipale et nous aurons, dans les prochains jours, d'autres rencontres dont une avec le procureur et une avec le préfet de région qui est prévue vendredi ».

Vendredi dernier, le maire est retourné au Tonkin dans le cadre du pique-nique pour un Tonkin PAIX-sible organisé par un collectif d'habitants qui se mobilisent pour que la situation s'améliore. « Je crois que nous avons besoin aussi de ces relais, et c'est pour cela que j'ai tenu à m’y rendre accompagné d'élus, Yann Crombecque, Mohamed Ali Mohamed-Ahmada et Melouka Hadj-Mimoune notamment, peut-être d'autres se joindront à nous ». Cette semaine, il envisage de rencontrer les habitants de Grandclément qui sont également concernés par ces faits.

Le maire a montré sa détermination :  « N'ayez aucun doute, nous sommes au travail sur ces questions. Nous travaillons et nous allons travailler pendant tout l'été sur ce sujet. Nous travaillons sur la possibilité d’installer le plus rapidement possible deux antennes mobiles de la police municipale, une au Tonkin et une à Grandclément. Les services sont au travail pour étudier les solutions techniques. Nous avons aussi engagé, avec l'aide de la Métropole, le travail qui permettra d’augmenter rapidement les effectifs d'éducateurs de prévention sur les différents quartiers. Je vous rappelle qu’aujourd’hui nous avons 9 éducateurs de prévention pour une ville de 150 000 habitants, notre objectif de la fin de mandat est de passer à 18 ».

« Nous sommes au travail »

Cédric Van Styvendael a également indiqué être en train d’étudier des actions ciblées sur un problème qui n’est pas nouveau mais qui prend une ampleur considérable : les rodéos.

Le maire souhaite réunir dès la rentrée un CLSPD (conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance) « pour mettre l’ensemble des acteurs autour de la table et définir une véritable stratégie de sécurité et de tranquillité sur ce territoire. Nous en avons grand besoin ».

Il aura également une vigilance toute particulière sur la possible réorganisation de la police nationale dans la Métropole : « Il semblerait finalement que le DDSP (direction départementale de la sécurité publique) se soit un peu avancé et que cette réorganisation n’ait pas lieu, mais il ne serait pas envisageable qu’elle conduise à ce que Villeurbanne soit dotée de moins d'effectifs de police nationale. J’aurai cette grande vigilance lors de ma rencontre avec le préfet de région le 24 juillet prochain. Le gouvernement en place avait annoncé la possibilité d'avoir jusqu'à 60 quartiers de reconquête républicaine en fin de mandat. Je demanderai au préfet lors de cet entretien que nous étudiions la possibilité de classer le Tonkin dans ce dispositif. Il permettrait de bénéficier de 10 à 35 agents supplémentaires de police nationale dédiés exclusivement à ce quartier pour faire de l'îlotage et intervenir sur les trafics ».

« Ceci n’est pas un plan d'actions, je n’ai pas la prétention en dix jours de trouver la solution et la baguette magique, mais il me semblait important de partager quelques orientations sur lesquelles nous travaillons. Nous reviendrons bien sûr rapidement devant le conseil municipal pour vous faire part de l’avancée de nos travaux », a conclu le maire.

 

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