Crise du Covid-19 : Informer, accompagner, aider… la Ville aux côtés du monde économique

En complémentarité des aides annoncées aux niveaux national, régional et métropolitain pour soulager les entreprises des conséquences d’un arrêt quasi complet de leur activité, la ville de Villeurbanne a mis en place un plan d’aides d’urgence destiné à soutenir les acteurs économiques de proximité de son territoire. Focus sur les exonérations appliquées par la Ville et sur l'action de la Chambre des Métiers aux côtés des services municipaux.
Informer, accompagner, aider… la Ville aux côtés du monde économique

Passé l’effet de sidération des premiers jours, la direction du Développement économique, emploi et insertion de la ville de Villeurbanne a rapidement mis en place une organisation adaptée pour faire face aux enjeux de la crise. Dans l’urgence, beaucoup de mesures ont été adoptées mais il est vite apparu difficile pour nombre d’acteurs de se retrouver dans la jungle de textes. « Nous avons contacté de nombreuses entreprises pour évaluer leurs besoins, faire l’interface avec la Métropole ou la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi), assurer le relai de l’information sur les aides possibles, les mesures à prendre… L’évolution était extrêmement rapide. Certaines entreprises n’arrivaient pas à suivre et à savoir si elles pouvaient bénéficier de tel ou tel dispositif », explique Céline Fournier, directrice du service Développement économique, emploi et insertion de Villeurbanne. La Ville a créé deux newsletters à destination de son réseau d’entreprises et de partenaires et aussi des associations employeuses. Elle s’est attachée à vérifier que les aides auprès des entreprises arrivaient bien, collaborant étroitement avec la Chambre de commerce et d’industrie, et la Chambre de métiers et de l’artisanat.

Céline Fournier


« Nous nous sommes aussi inquiétés de l’approvisionnement des entreprises qui poursuivaient une activité, même réduite, en équipements de type masque, visière ou gel. Nous avons recensé les entreprises locales qui avaient modifié leurs lignes de production pour s’adapter à la forte demande en équipements de protection individuelle. Nous avons mis en relation des acteurs locaux, sécurisant ainsi les commandes, permettant les petits volumes, les achats groupés, et une réponse de  proximité efficace en termes de livraison », poursuit Céline Fournier. Son service s’occupe également des marchés : « On a pu répondre à une demande forte des habitants en produits frais par la mise en place de points de déballage dans les quartiers  pour les producteurs locaux déjà présents sur les marchés de Villeurbanne et ainsi, nous avons pu soutenir la filière agricole locale ».

600 000 euros d’exonérations pour aider les entreprises

La Ville a décidé la mise en place d’une série d’exonérations : les entreprises et associations locataires de locaux municipaux bénéficieront par exemple d’une gratuité de loyer durant 3 mois. Elle a également demandé à la Société villeurbannaise d’urbanisme (SVU) une gratuité de loyers pour les acteurs économiques soumis à une fermeture administrative. La Ville renoncera à la perception de la taxe locale de publicité et d’enseigne pour toute l’année 2020 dès lors que cette disposition est rendue possible par les ordonnances gouvernementales ; les droits de terrasse seront consentis à titre gratuit de mars à décembre 2020 ; et les abonnés des marchés bénéficieront d’une gratuité de droits de place pour la période du 2e et 3e trimestres 2020. Cet effort de la Ville se chiffre d’ores et déjà à près de 600 000 euros. Le service du Développement économique de la ville travaille à un plan de relance, complémentaire à ce qui existe. Les besoins des acteurs économiques vont être listés afin d’apporter une réponse concrète, dont l’axe principal sera le soutien à l’économie de proximité.

La Chambre des métiers et de l’artisanat sur le terrain

De longue date, la ville de Villeurbanne a noué un partenariat avec la Chambre des métiers et de l’artisanat afin de soutenir son tissu artisanal. Dans cette période de sortie de crise, leurs visions partagées devraient permettre d’apporter aux entreprises locales l’appui le plus adapté.

Villeurbanne accueille 3022 entreprises artisanales dont 43% dans les services, 37% dans le BTP, 12% dans la fabrication et 8% dans l’alimentaire. La ville est caractérisée par un tissu artisanal jeune (54% entreprises ont moins de 3 ans), majoritairement d’activités de service, et 58% d’entreprises individuelles (dont 80% de micro-entreprises). Un tissu dynamique puisque 692 entreprises avaient été crées depuis le 1er janvier 2019.

Ces caractéristiques expliquent pour partie les difficultés de nombreuses entreprises durant le confinement. Le poids important de micro-entreprises et de jeunes entreprises, par essence plus fragiles, a entraîné de sérieuses difficultés : plus de clients, plus d’approvisionnement, pas assez de trésorerie et des charges qui courent toujours. Beaucoup de petites entreprises n’ont pu accéder aux aides (fonds de solidarité national et Région), ne rentrant pas dans les critères d’éligibilité (un décret finalement élargi le 13 mai aux entreprises sans salarié).

Heureusement, Villeurbanne compte aussi un tissu d’entreprises matures, créatrices d’emploi et de richesse sur le territoire. Ce sont près de 600 entreprises existants depuis plus de 10 ans, pour beaucoup avec des salariés. Ces entreprises ont pour beaucoup pu bénéficier des aides nationales et locales et de l’accès au chômage partiel. A Villeurbanne, 1735 entreprises ont bénéficié du fonds de solidarité, pour des montants « pouvant aller jusqu’à 2000 euros par mois », et ce chiffre devrait croitre avec l’ouverture des conditions d’éligibilité.

Mais ces entreprises pourront-elles faire face lorsque les aides prendront fin et qu’il faudra rembourser les charges échelonnées ? La reprise sera-t-elle suffisamment rapide et conséquente pour permettre aux entreprises de rebondir ? Les trésoreries sont à secs, les clients, voire les salariés peuvent être encore frileux à reprendre une activité « normale ». La CMA, via une convention historique avec la ville de Villeurbanne apporte son expertise et propose des solutions plus adaptées aux entreprises villeurbannaises afin de leur faciliter, d’accélérer et de sécuriser la reprise d’activité. La CMA met à disposition ses compétences en proposant des accompagnements individuels aux entrepreneurs (numérique, gestion, commercial, ressources humaines et juridiques), des formations à distances, des guides de la reprise.

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