L'hymne intergalactique de Villeurbanne s'écrit sur les bancs de l'école Ernest-Renan

La première capitale française de la culture mérite bien un hymne ! Dans le cadre de CFC 2022, une classe de CM1-CM2 d'Ernest-Renan B (Cusset) s'est attelée à la création d'un chant en hommage à la ville et à sa diversité culturelle : ils concoctent « l'Hymne intergalactique de Villeurbanne ».
L'Hymne intergalactique de Villeurbanne.

Porté par le Centre des musiques traditionnelles Rhône-Alpes (CMTRA), il voit les élèves de 9 à 11 ans se familiariser avec des rudiments d'écriture et de composition aux côtés de plusieurs talents, comme Violaine Mercati, intervenante de l'ENM (École nationale de musique) en milieu scolaire et Gilles Pauget, compositeur de musique pour enfants, entre autres talents. « Ils participent à toutes les étapes de la création et leur motivation croît à mesure que nous avançons », confie Laurine Chalaye, leur enseignante. Quelques symboles sur lesquels phosphorent les chansonniers en herbe : Totem, TNP, Gratte-Ciel, etc. Après une finalisation en février, l'hymne intergalactique devrait connaître sa première vraie représentation publique à la grande Fête de la Feyssine, début juin. Son destin, lui, est plus grand : « Cet hymne traduit la vision des enfants, explique Morgane Montagnat, coordinatrice du label Ethnopôle au CMTRA, mais l'objectif est qu'il soit librement interprété, que chaque Villeurbannais puisse se l'approprier et se reconnaître – sinon, ça ne fonctionne pas. »

 

Gilles Pauget, artiste compositeur et interprète, enseignant à l’École nationale de musique

Gilles Pauget, artiste compositeur et interprète, enseignant à l’École nationale de musique

Je travaille depuis de nombreuses années avec les enfants, mais cet atelier d'écriture musicale a ceci de nouveau pour moi qu'un hymne doit suivre un cahier des charges assez précis. Tout d'abord, un hymne, ça ne s'écoute pas assis bien confortablement dans un fauteuil : ça s'entonne ! C'est un morceau qui doit rester facilement en tête et avoir une tessiture particulière afin que chacun puisse le chanter. Mais il doit avant tout être fédérateur, tout en partant du prisme et du vécu des enfants. En musique, on touche souvent l'universel tout en partant d'une vision personnelle : voyez toutes ces chansons sur Paris ou la Seine chantées par Duteil ou Souchon, elles résonnent même pour ceux qui n'y sont jamais allés !

 

Morgane Montagnat, coordinatrice du label Ethnopôle au CMTRA

Violaine Mercati, musicienne intervenante à l’ENM

C'est une première pour le CMTRA ! Ce projet de recherche d'action culturelle questionne la vision qu'ont les enfants de leur propre ville, la notion d'hymne en tant qu'objet social construit, d'appartenance collective, etc. A la suite de la création de cette chanson, nous souhaitons réaliser un collectage auprès des parents d'élèves pour apprendre les hymnes des endroits dont ils sont issus, afin de montrer que cet hymne de la jeunesse n'est pas créé ex nihilo. Dans le futur, nous réfléchissons à la mise en place d'un dispositif de transmission de cet hymne à disposition des enseignants, comme de tous les citoyens. Il laissera entrevoir les mécanismes et les richesses de l'interculturalité à travers un hymne commun, et les encouragera à se le réapproprier à l’infini.

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