Lutter contre les violences sexuelles, sexistes et discriminatoires dans les événements culturels et festifs : les professionnels se mobilisent

Comment faire en sorte que les événements festifs soient un lieu de liberté et de plaisir pour toutes et tous ? C’est à cette question que tentent de répondre des organisateurs et organisatrices de soirées, concerts et festivals, qui travaillent depuis un an à l’élaboration d’une charte pour prévenir le harcèlement et les violences sexuelles, sexistes et discriminatoire en milieu festif.
Festival Réel

Festival Réel

Depuis un an, la mission Lutte contre les discriminations de la ville de Villeurbanne a constitué un réseau de professionnels de la culture, structures organisatrices de soirées, de concerts et de festivals, afin de trouver des solutions concrètes pour lutter contre les violences sexuelles, sexistes et discriminatoires en milieu festif.

Prévenir...

Premier événement de la semaine de mobilisation contre les violences faites aux femmes, la conférence du 20 novembre s’ancre dans la continuité de ce travail. Deux table-rondes rythmaient la soirée : la première s’attachait à faire un état des lieux des violences sexuelles, sexistes et discriminatoires, y compris racistes, LGBTQIphobes et validistes, constatées lors des événements culturels. La seconde présentaient les actions à mettre en place pour les éviter. 

 

Ekaterina Panyukina, Agathe Fort et Cédric Van Styvendael lors de la conférence "Lutte contre les violences sexistes, sexuelles et discriminatoires en milieu festif"

Ekaterina Panyukina, Agathe Fort et Cédric Van Styvendael lors de la conférence "Lutte contre les violences sexistes, sexuelles et discriminatoires en milieu festif"

C’est en luttant à tous les étages de la pyramide que nous pourront déconstruire les violences faites aux femmes et faire en sorte que les événements culturels soient un lieu de fête pour tous et toutes”, Agathe Fort, adjointe en charge de la lutte contre les discriminations.

Les violences sexuelles, sexistes et discriminatoires recoupent l’administration de substances en vue de commettre un viol ou une agression sexuelle, le voyeurisme, l’exhibition sexuelle, le harcèlement sexuel, le viol, l’injure raciale, sexiste, homophobe, transphobe et validiste, la provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale, sexiste, homophobe, transphobe et validiste.

Ces violences s’inscrivent dans les rapports de domination, elles participent à l’exclusion et à la négation de la dignité des femmes, des minorités sexuelles (lesbiennes, gays, bisexuel.les et queer) et de genre (transgenres, non-binaires et intersexes), des minorités raciales et des personnes en situations de handicap.

... Et guérir

Au rang des actions, expérimentées notamment lors du festival Réel, par le Transbordeur et par l’association Arty-Farty au Sucre, on retrouve en premier lieu la formation des professionnels et bénévoles (barman et barmaid, agent.e de sécurité et d’accueil, organisateur.ice). Ces formations doivent leur permettre d’identifier les situations de violence et de savoir comment réagir pour aider les victimes. 

 

Conférence "Lutte contre les violences sexistes, sexuelles et discriminatoires en milieu festif

L'association Arty Farty et le Transbordeur font partie du groupe de travail contre les violences sexistes, sexuelles et discriminatoires en milieu festif

Les structures organisatrices d’événements festifs ont également constaté l’importance de nommer des personnes référentes, reconnaissables par les participants et participantes, susceptibles de surveiller activement les publics et d’apporter leur aide.

L’organisation de l’espace dans les lieux ou les festivals, joue aussi un rôle dans la prévention des inégalités et des violences. Outre la gestion des sanitaires, notamment, la mise en place d’espaces dédiés à l’accueil de victimes ou de personnes en difficulté a aussi été identifiée comme nécessaire, complétée par des dispositifs d’information des publics. Ces derniers renvoient à l’importance de promouvoir le consentement, comme l’a soulignée Clémentine Roul, juriste et chargée de prévention au sein de l'association Consentis, qui lutte justement contre les violences sexuelles en milieu festif : “Le consentement doit être enthousiaste, libre, éclairé, spécifique, informé et réversible. Ce n’est que dans ces conditions qu’il est valable”.

La juriste a également insisté sur le rôle des témoins et l’importance de porter secours à une personne victime d’agression sexuelle ou de viol. Et Cédric Dujardin, directeur du Sucre, d’appuyer ses propos : “À l’entrée de la soirée, nous rappelons systématiquement les règles à suivre, à savoir le respect des personnes et le consentement obligatoire, et nous demandons à toute personne témoin de quelqu’un qui ne respecterait pas ces deux règles de le signaler à un membre du staff”. 

Désormais, le travail continue pour établir un protocole de prévention et rédiger une charte d’engagement à destination de toutes les structures organisatrices d’événements festifs. “L’objectif c’est que les structures du territoire mettent en place un minimum d’action et s’engagent, en signant cette future charte, à s’améliorer”, a expliqué en conclusion Ekaterina Panyukina, chargée de mission Égalité et non-discrimination.

Le travail va continuer en ce sens en 2024, jusqu’à la présentation officielle de la charte.

>> Retrouvez le programme de la semaine sur Viva en ligne : "Une semaine d'événement pour continuer la lutte contre les violences faites aux femmes".

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