Vous avez peut-être déjà passé un moment au Shrubbery, ce bar de la rue d’Inkermann où l’on peut siroter un verre en défiant ses amis autour du jeu de société de son choix. Mais saviez-vous que cette enclave ludique accueille aussi une maison d’édition de jeux de société ? Catch Up Games, c’est son nom, a été fondée par Clément Milker et Sébastien Kihm en 2014. Pour ces deux-là, à l’époque, le jeu de société était plus un loisir qu’un métier potentiel, et pourtant, les voilà désormais éditeurs d’une vingtaine de titres en tout genre.

« Le métier d’éditeur de jeux de société se rapproche plus ou moins de celui d’éditeur de livre : des auteurs nous contactent pour nous présenter un prototype, et nous on les accompagne dans le développement pour faire de ce projet plus ou moins abouti un produit fini et commercialisable », expliquent Clément et Sébastien. De la mécanique de jeu aux illustrations en passant par l’histoire, le matériel ou les relations avec les distributeurs, les éditeurs ont un rôle de chef d’orchestre : « Le développement d’un jeu prend environ deux ans, et quelque 100 à 200 parties, qui nous permettent de corriger des défauts, d’améliorer la jouabilité, d’assurer la direction artistique, etc. », résument les éditeurs. 

Faites vos jeux

Pour choisir les futurs jeux édité par Catch Up Games, Sébastien et Clément vont à la rencontre des auteurs sur des salons spécialisés et trient les présentations qu’ils reçoivent depuis la page dédiée de leur site internet. « Nous pouvons recevoir entre 5 et 30 propositions de jeux par semaine, mais au final, on édite moins de 1 % des prototypes reçus, explique Clément. Au départ, on fonctionne au coup de cœur, il faut que les jeux nous plaisent, mais aussi que l’on perçoive leur potentiel dès le prototype, même si la version finale peut être très différente de ce que l’auteur nous a présenté à l’origine ».

Alors, c’est quoi un jeu Catch Up Games ? « On essaie de faire des jeux qui puissent plaire à des initiés, mais qui soient quand même facile à prendre en main et dont les parties ne durent pas plus d’une heure environ ».  Au rang de leurs plus grands succès, PaperTale, The Loop, Cubirds ou encore Faraway, qui a d’ailleurs gagné l’As d’Or 2024, catégorie Initiés, l’équivalent d’un César pour le jeu de société ! 

Ecosystème ludique 

En tout bon chefs d’orchestre, Clément Milker et Sébastien Kihm s’entourent de professionnels de choix. Ils partagent d’ailleurs leurs bureaux de la rue d’Inkermann avec Matthieu Bonin, spécialisé dans la communication et les relations presse pour le jeux de société, et qui assure ces missions pour Catch Up Games, et Christine Alcouffe, illustratrice elle aussi spécialisée dans le jeu de société et qui a notamment assuré la direction artistique de PaperTale ou Pharaon. De l’avis des fondateurs de Catch Up Games, Villeurbanne et la métropole lyonnaise sont un terrain de jeu idéal : « L’écosystème ludique est très développé ici, avec de nombreux auteurs, illustrateurs mais aussi des événements comme le festival OctoGônes, qui donne de la visibilité à notre secteur ». Forts de cet environnement et de leur expérience, Clément et Sébastien exportent même les jeux Catch Up Games à l’international, notamment Faraway, qui devrait bientôt être disponible dans une quinzaine de pays.

Mais pour l’heure, c’est bien en France que Catch Up Games s’apprête à sortir son tout nouveau titre, Courtisans, un jeu de cartes dans un univers médiéval, imaginé par Romaric Galonnier et Anthony Perone, et illustré par Noëmie Chevalier. « C’est un jeu d’interaction entre joueurs, plutôt taquin », résume Sébastien avec un sourire. De belles parties en perspective !

Plus d'informations :

>> catchupgames.com