Un dernier conseil municipal sous le signe du Covid

Le dernier conseil municipal de cette mandature et du maire Jean-Paul Bret, qui ne se représentait pas, s’est déroulé lundi après-midi… dans un gymnase. La crise du Covid a plané sur la séance.
Le dernier conseil municipal de la mandature ne s'est pas déroulé à l'hôtel de ville mais au complexe sportif Alexandra-David-Neel.

Une douzaine de délibérations portant sur la gestion de la crise du Covid-19 ont ouvert la séance du conseil municipal de Villeurbanne, lundi 22 juin. Un conseil spécial à plusieurs titres : il s’agissait du dernier du maire Jean-Paul Bret, du premier depuis le début de la pandémie, et il était organisé exceptionnellement dans un équipement sportif afin d’avoir la place de tenir les distances sanitaires entre participants. C’est donc le nouveau complexe sportif Alexandra-David-Neel qui a accueilli les élus, donc chaque bureau avait été espacé. Un dispositif qui devrait être reconduit pour l’installation de la future équipe municipale qui sera issue du scrutin du 28 juin.

Durant le confinement, les ordonnances gouvernementales ont permis aux maires de prendre les décisions urgentes. Même décalé dans le temps, le vote du conseil municipal était nécessaire. « J’ai estimé qu’il était mieux que je propose au vote mes décisions et que je ne laisse pas ces dossiers à mon successeur — je dis mon, car ce sont deux hommes qui sont têtes de liste pour le second tour. C’est un exercice de clarté et de simplification », a expliqué Jean-Paul Bret qui, malgré les ordonnances, a tenu en visioconférence une commission générale, deux conseils d’adjoints et des réunions des instances du personnel.

Les adjoints et le maire Jean-Paul Bret (au centre en haut) pour le dernier conseil de la mandature.

Covid : des conséquences financières pour Villeurbanne

La gestion de la crise a eu un impact sur les finances de la commune, ce qui a nécessité le vote d’une décision modificative du budget 2020. Il y a eu des dépenses, mais aussi des pertes de recettes pour la collectivité, et des projets ont dû être décalés dans le temps.

Le maire est aussi revenu sur les conséquences pour les agents de la Ville. Cette dernière a mis en place un Plan de continuité d’activités qui a assuré les services essentiels pour les habitants. Même au plus fort de la crise, environ 200 agentes et agents ont été physiquement présents à leur poste. L’accueil de l’hôtel de ville est devenu un point d’information, la police municipale a recentré ses missions sur le respect du confinement (plus de 700 verbalisations), les naissances et décès ont toujours été enregistrés… La « réserve municipale » a permis de réaffecter des agents sur d’autres missions prioritaires, comme par exemple au Centre communal d’action sociale, qui a vu une augmentation du nombre de demandes de portages de repas à domicile, effectués par des membres du service des Sport. Le télétravail a été rendu possible pour plus de 150 agentes et agents.

Puis est venue la distribution de masques : un centre de distribution a été créé pour les recevoir, les reconditionner et les envoyer à tous les plus de 65 ans et à celles et ceux qui s’étaient inscrits en ligne. « La Ville avait 80000 masques, la Métropole nous a livrés ceux qu’elle avait promis, la Région ne nous a finalement rien envoyé malgré ses annonces et nos relances. Il semble que des envois postaux soient en cours, mais cela me semble un peu tardif… », estime Jean-Paul Bret.

Les élus siégeaient lundi en respectant des distances entre chaque bureau : cela sera encore le cas pour l'élection du prochain maire, lors d'une conseil qui devrait avoir lieu le 4 juillet.

Le soutien à la vie économique et sociale

La crise a également eu des conséquences sur la vie économique et sociale (lire également ici : mesures de soutien et éxonérations). La Région et la Métropole, dont c’est la compétence, ont proposé des aides en complément de celles de l’Etat pour les entreprises, les commerçants, les artisans. Villeurbanne a contribué au Fonds régional d’urgence à hauteur de 300000€ (2€ par habitant) : cela permettra aux petites entreprises villeurbannaises et associations qui ont des salariés de pouvoir demander une avance remboursable sur trésorerie. Par ailleurs, la Ville va débloquer 75000€ pour soutenir les actions des associations commerçantes.

Dans le même temps, les recettes de la Ville a chuté de 4,1 millions d’euros, hors fiscalité : plus de recettes sur le stationnement, la restauration scolaire ou les équipements petite enfance pour ne donner que quelques exemples. Une baisse de 2,2 millions d’euros des droits de mutation des biens immobiliers est attendue en 2020 (ils s’élevaient à 8 millions en 2019).

Le public a pu assister au conseil à distance et en respectant les règles santaires.

Compte administratif 2019 : des recettes en hausse qui amortissent la crise

Le conseil a également voté le compte administratif 2019, qui avait été repoussé à cause de la crise sanitaire. Les dépenses d’investissement de la Ville se sont montées à 300€ par habitants (contre 226€ dans les autres villes de même taille). Sur ce mandat, l’investissement se sera chiffré à  37 millions d’euros par an, contre 26,4 millions par an dans les deux précédents mandats. Cela a entrainé une légère augmentation de la dette, mais elle reste très en-dessous des autres grandes villes françaises : le ratio de désendettement est de 1,23 année à Villeurbanne, contre une moyenne de 7,3 dans les villes de même strate. On note pour l’an dernier une stabilité des dépenses et une hausse des recettes de fonctionnement, ce qui permet aujourd’hui « de résorber un peu les effets de la crise », note le maire.
 

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