ROYAL DE LUXE : la petite histoire du Bull Machin
21 septembre 2022
Le Bull Machin est né à Villeurbanne
La compagnie Royal de Luxe présente ce week-end un nouveau spectacle inédit à l’échelle de la ville, gratuit et tout public : Le Bull Machin de Villeurbanne, le grand prix de course de chiens. Deux fois par jours, vendredi, samedi et dimanche, les deux protagonistes, le Bull Machin et le Xolo, s’éveilleront et déambuleront dans les rues de Villeurbanne. Mais tous deux ont des passés bien remplis qui vous donneront des indices quant à leur personnalité et leur destin dans cette course…
Retrouvez toutes les informations sur les horaires, les parcours des géants et les restrictions de circulations dans notre article dédié, Royal de Luxe : quelles restrictions de circulation et de stationnement ?
Le Bull Machin, un villeurbannais qui a du chien
"C’est en soulevant un pavé de la route qu’un cantonnier de Villeurbanne vit apparaître un chiot pas plus grand qu’une main.
Se hissant à l’aide de ses petites griffes, il se trouva vite sur la chaussée.
Attendri, l’employé de Mairie s’exclama :
« Mais c’est quoi ce machin ? »
Voulant le soulever, l’animal s’enfuit comme un boulet de canon.
100 mètres plus loin, ratant son virage,
il s’écrasa sur le mur de la maison.
Inquiet, le cantonnier se dit : « Il a dû s’écraser le museau ! »
Groggy quelques secondes, le chien se remit sur pattes.
Aussi sec, comme un deuxième boulet, il fonça et s’enquilla le Cours Emile Zola droit devant.
Passant sous les voitures, esquivant les piétons, se faufilant le temps d’un éclair dans un égout pour jaillir plus loin sous le châssis d’un camion.
Il disparut.
On aurait dit qu’il avait rencontré la vitesse de la lumière.
Plus tard dans la nuit, le Bull Machin épuisé
s’endormit sous la douche apaisante d’un réverbère solitaire."
Le compagnon des réverbères
"Bien plus tard, à trois ans, le Bull Machin, personne ne l’avait vu.
Il dormait la nuit sous un réverbère et, dès que le jour se levait, il courait s’enfuir dans les trous des gens : les caves, les greniers, les entrepôts perdus, les dessous des voitures immobiles…
Un vrai fantôme sans ombre. Avec le temps, il avait trouvé un soupirail qui menait dans un magasin de quincaillerie près du marché de Villeurbanne.
Il adorait jouer avec les ustensiles, imbéciles des étagères remplies de rêve en morceaux si utiles à tout le monde (renverser un entonnoir, souffler dans les ballons, se soulever et les éclater sur le plafond, dégringoler sur une armoire, et regarder les paquets d’élastiques sauter dans tous les sens comme des feux d’artifice sans explosion).
Dès que le propriétaire venait, notre animal se faufilait dans les égouts.
Et c’est de là qu’il sortait à midi pour manger les restes des fins de marchés.
Il venait deux fois par semaine et grappillait ici ou là de quoi remplir son estomac.
Mais ce qu’il adorait le plus, c’étaient les odeurs.
Oui, avec le temps, ses narines avaient grandi. Il se sentait capable de remarquer toutes les voitures, les camions, et même le pas des gens laissé sur les trottoirs.
C’est là qu’il est devenu un grand chien, qui sait voir plus avec son nez qu’avec ses yeux."
L'outsider en devenir
"Habitué à se cacher dans les caves depuis son enfance, le Bull Machin porte un cache œil comme les pirates. De cette façon, lorsqu’il le retire, l’un de ses yeux voit mieux le passage du jour à l’obscurité.
À force de voir les pages de journaux traîner sur les marchés, il a appris à lire : il connaît aussi bien le champion du Tour de France que le dernier président élu.
C’est comme ça qu’il a pu déchiffrer cette petite annonce imprimée par le Maire :
« Cherche deux chiens
Pour organiser une course populaire sur le Cours Emile Zola en septembre à Villeurbanne.
Le grand prix sera un os de dinosaure récemment découvert par la fonte des glaciers. »
Voilà comment un soir, le Maire l’a rencontré dans sa cave."