Au Rize, une conférence pour parler de l’islamophobie

La mission Ville inclusive et lutte contre les discriminations organisait au Rize, jeudi 23 octobre, une conférence-débat intitulée “Islamophobie : manifestation, ressorts et conséquences”. Un temps de rencontre et d’échanges inscrit dans un cycle de conférences consacré aux différentes formes de racismes qui traversent et fracturent la société française.
les trois intervenants et l'animateur de la conférence-débat “Islamophobie : manifestation, ressorts et conséquences” au Rize

De gauche à droite : Lucas Faure, Corinne Torrekens, Ali Mostfa et Frédéric Abecassis, au Rize. 

Qu’est-ce que l’islamophobie ? Qu’est-ce que ce terme signifie et comment se manifeste-t-il au quotidien ? Qu’est-ce que cela dit de la société ? Comment agir face aux discours de haine et aux actes malveillants qui en découlent ? 

Les trois intervenants de la conférence “Islamophobie : manifestation, ressorts et conséquences” ont essayé d’apporter des éléments de réponse à ces questions, jeudi 23 octobre, au Rize, devant plus d’une centaine de participants. Pour ce faire, Ali Mostfa, linguiste et docteur en langues et cultures anglophones, Corinne Torrekens, docteure en sciences sociales et politiques, et directrice du Groupe de recherche sur les relations ethniques, migrations, égalité (GERME), et Lucas Faure, docteur en science politique et chercheur au Mesopolhis et au GERME, ont fait état de leurs recherches respectives.

Un racisme banalisé ?

Animés par Frédéric Abécassis, maître de conférence en histoire contemporaine à l’ENS Lyon, les échanges ont porté sur l’utilisation politique et médiatique du terme “islamophobie”, sur son absence du cadre juridique français - contrairement au Royaume-Uni - sur les discriminations subies par les personnes de confession musulmane du fait de leur religion, le quotidien des associations, ou encore la recrudescence des actes “anti-musulmans” recensés par une enquête de l’IFOP.

 

conférence-débat “Islamophobie : manifestation, ressorts et conséquences” au Rize

 

Pour Corinne Torrekens (photo) : “L’islamophobie qualifie des préjugés, des amalgames, des processus de généralisation qui vont induire un continuum de comportements et d’attitudes négatives envers les personnes de confession musulmane”. Plus encore, selon elle, la généralisation de ces préjugés et leur incorporation dans les discours politiques autorisent un “racisme considéré comme politiquement correct”.

En écho à cette analyse, Lucas Faure a témoigné des violences subies quotidiennement, entre autres, par les bénévoles des associations avec lesquelles il a travaillé pour ses recherches. “Cette discrimination se recoupe aussi avec des enjeux de genre et de classe sociale”, a-t-il rappelé. Enfin Ali Mostfa a questionné la construction des identités dans une atmosphère “où l’on se sent coupable en permanence, où l’on nous renvoie qu’on est un problème”. 

 

participante à la conférence conférence “Islamophobie : manifestation, ressorts et conséquences” au Rize

 

La soirée s’est terminée sur une série de questions/réponses entre participants et intervenants. 

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