DOSSIER "Auprès des séniors pendant l'épidémie" - Témoignage de Michelle : « Il a fallu être très rapidement opérationnelle »

1 juin 2020

Michelle, infirmière puéricultrice à la crèche Nelly-Roussel, a pris un poste à l’Ehpad Henri-Vincenot pendant l’épidémie. Elle témoigne de son choix et de son quotidien.

Témoignage de Michelle : « Il a fallu être très rapidement opérationnelle »

^{>> Michelle (au centre) et deux de ses collègues de l'Ehpad Henri-Vincenot.}

Michelle, la crèche Nelly-Roussel a fermé le 16 mars au soir. Comme certaines de vos collègues vous avez accepté de venir dans un Ehpad en renfort des équipes soignantes. C’était pour vous une découverte ?

Michelle : Si je n’avais pas été réquisitionnée, je me serais portée volontaire pour aller à l’hôpital, puisque j’ai fait 14 ans de réanimation cardiaque et néo-natale et que je suis très hospitalière à la base. Et, oui, j’ai découvert ce qu’était le travail en Ehpad, mais je me suis remise très vite dans les soins puisque je suis quand même une infirmière technicienne de formation.

Comment se sont passés votre intégration, le travail en équipe, l’apprentissage de pratiques nouvelles ?
En 5 jours j’étais formée, après j’ai travaillé de façon autonome. J’allais voir l’équipe titulaire dès que j’avais des questions et ils ont été très sympas. Nous avons été bien accueillies, bien encadrées. Mais c’est vrai qu’il a fallu être très rapidement opérationnelles.

Moralement, ça a été difficile ?
Oui, c’est compliqué. Surtout quand on accompagne une personne qui va décéder. Il y a aussi un peu la peur. Mais quand on est dedans, on y pense un peu moins. En Ehpad, le travail est lourd, physiquement et psychologiquement. Il y a eu aussi des membres de l’équipe touchés, l’infirmière qui m’a encadrée a eu le virus. Ça a été un choc. On se dit : "Est-ce que je l’ai" ? Tout le monde a été testé. Ça rassure.

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